L'Ectoplasme
L'ectoplasme est-il vraiment fait de la matière dont sont formés les fantômes ? Où s'agit-il d'autre chose ?
Comme pour les tables tournantes, nous sommes tenu, vu son ampleur et la place considérable qu'elle occupe dans l'étude des phénomènes supranormaux de caractère physique, d'indiquer seulement la question de l'ectoplasme, si énigmatique et si merveilleuse. Cependant, quelques mots sur cette étrange substance sont opportuns.
Il s'agit d'une matière, dont la constitution chimique est loin d'être encore bien définie, et qui semble, le plus souvent, émanée du médium, encore qu'il soit très possible qu'elle emprunte, pour partie aux assistants (l'hypothèse a été exprimée) et pour partie, aussi, à des éléments, à des sources extérieures.
L'ectoplasme, « masse confuse plus ou moins informe, qui même peut n'être pas visible, mais pourtant dont on perçoit le contact, semble capable d'une action mécanique... Parfois, on le voit s'organiser peu à peu » (Charles Richet, Traité de Métapsychique ; il s'y forme comme des noyaux de nébuleuse où se définissent progressivement des visages humains. D'autres fois, l'ectoplasme se redresse, se modèle sous les apparences d'un corps entier ou partiel. Cette « pâte » est telle qu'une statue vaporeuse ou consistante. On verra, par les détails donnés sur les fameuses expériences de William Crookes (matérialisation de Katty King), que le fantôme ainsi obtenu peut prendre l'aspect parfait d'une personne humaine, au point d'avoir même la capacité du langage et celle de soutenir une conversation.
Faut-il admettre que le fluide humain puisse se concrétiser en cette production plastique et souvent visible ? Doit-on voir là de l'énergie matérialisée ? Ces questions méritent une analyse plus conséquente.
Les suspicions, parfaitement fondées, de charlataneries soutenues par des artifices d'amuseur de cirque, sont contrebalancées par des cas scrupuleusement observés et sérieux.