Phénomènes psychiques lumineux

Phénomènes lumineux, lueurs psychiques

Il y a encore peu d’années, un italien, Erto, arrivait à Paris, en prétendant qu’il était capable de produire des phénomènes lumineux. Il fut donc l’objet d’expériences dans un milieu savant, où une partie des observateurs, même devant les succès apparemment décisifs, conserva des doutes sur l’authenticité du fait. Un jour vint où le fraudeur fut démasqué. Son moyen était simple : il cachait sous ses ongles un certain produit chimique, que, tout en dansant et gesticulant, il frottait avec la pointe d’une plume. Des étincelles jaillissaient : bien joué !
Cette vilaine ruse n’était pas telle, cependant, qu’elle permit de rayer de la liste des phénomènes physiques supranormaux celui des productions de lumière.

Il reste, bien authentique, ces lueurs qui apparaissent, dans les séances en obscurité, tenues avec certains médiums, tel Guzik, à l’Institut Métapsychique de Paris, à Varsovie et autres lieux. Ces lueurs se manifestent avec fréquence dans les plus modestes réunions spirites.
Elles sont, autant dire, indéfinissables, sans formes précises. Certaines ont l’aspect de minuscules globules, assez souvent opalins ou laiteux. On en a comparé d’autres, et l’image exacte, à des « gouttes de Batavia » renversées. Plus rares sont les « langues de feu », mêmes courtes. Elles sont souvent nombreuses et d’une extrême mobilité. Elles se déplacent au-dessus des têtes, vont, viennent, s’éclipsent pour reparaître.

À ces petits astres capricieux, s’adjoignent des apparitions de nébuleuses blanchâtres, des lambeaux des minuscules voies lactées qui peuvent entourer partiellement la tête du médium : ce fut le cas pour la célèbre Eusapia Paladino.

Les matérialisations visibles ont leur luminescence, variable d’intensité. D’autres apparences lumineuses sont ces bizarres membres supplémentaires qui se greffent sur le corps du médium en action (le cas n’est, d’ailleurs, que très rare), les formes de membres indépendants du médium et qui, entre autres, sortent des rideaux qui ferment la cabine où le médium se tient, les apparitions de mains diaphanes aux contours imprécis, les « larves » à peine transparente, enfin certains ectoplasme et les figures – ombre et lumière – qui s’y insèrent (Il peut se produire qu’une lumière oblongue, peu à peu ou rapidement épanouie, s’élève du sol. Son éclat augmente d’intensité au point qu’elle en vient à éclairer une partie de la chambre).
De tous ces cas, le plus aisé à observer, par tout le monde et même avec un médium à faible pouvoir, est celui des lucioles errantes, des feux follets dansants, des phosphorescences. Le spectacle est plus surprenant encore, lorsque ces luminosités se définissent en formes d’yeux ouverts, traversés de petites lueurs vertes et comment, alors, ne pas penser à l’alexandrin de Victor Hugo :

L’ŒIL ETAIT DANS LA TOMBE
ET REGARDAIT CAIN

(En marge de cette question « lumière », disons que, pendant l’expérimentation, se répandent, quelquefois, sur l’assistance, en même temps que des courants d’air froids ou chauds, des senteurs parfumées et qui –le fait a été parfaitement constaté – peuvent varier d’essence, à la demande.)