Voix directe (paranormal)

paranormal murmure

Un phénomène absolument déconcertant, est celui de la voix directe : on hésite à le croire possible, et, cependant, au moins chez les spirites, des témoignages de la plus évidente bonne foi le déclarent certain (Particulièrement chez des auteurs anglais.).

L’illustre savant Sir William Barret, membre de la Société Royale, reconnaît : « En ce qui concerne la voix directe, c’est la forme sous laquelle j’ai obtenu des communications avec un médium américain. Les séances avaient le plus souvent lieu dans l’obscurité, mais pas toujours. De remarquables témoignages furent donnés par la ou les voix de soi-disant amis défunts, complètement inconnus du médium et, parfois, dans une langue ignorée de lui. »

Comment procède-t-on pour tenir une séance de voix directe ? Autour de quelques trompettes-cornets en aluminium dressés au milieu de la pièce, se groupe quelques assistants, et rien ne s’oppose à ce qu’ils soient une dizaine et même davantage. On se recueille, on fait ou on ne fait pas la chaîne des mains, puis, dans le silence, on attend. (Il vient d’être dit que l’obscurité n’est pas indispensable, mais certainement elle favorise l’extraordinaire expérience. Un moyen terme est d’éclairer la pièce avec une ou deux lampes à lumière rouge, situées à quelque distance du cercle.) Le voyant médium s’est assis, dans ce cercle même, et y fait figure de spectateur.
Mais voici que son rôle commence. Soudain, l’une, puis l’autre, puis l’autre trompette quittent le sol, s’élèvent, se tiennent verticales ou couchées et voyagent dans l’air. C’est déjà un assez émouvant prodige. Cependant, ce n’est qu’un début. Encore un peu, et des voix se font entendre, çà et là, dans la pièce, et jusque sous le plafond. Ce sont « les voix chères qui se sont tues » (Verlaine). L’une se détache de la confuse rumeur. Son accent, sa parole se précisent. Elle est reconnue par un assistant comme étant celle d’un disparu. Hâtons, nous de dire qu’il peut intervenir là, et que très souvent il intervient, un simple consentement de la personne à qui elle s’adresse, à reconnaître cette voix. Effet de l’émotion, du vif désir d’entendre parler le mort. Cette pieuse adhésion au phénomène et son ajustement au besoin que l’on en a provoquent l’illusion auditive la plus respectable, mais la moins scientifique qui soit au monde.
Toutefois, il faut admettre que cette hallucination de l’ouïe s’explique moins, lorsque l’on songe que dix et davantage d’auditeurs entendent les mêmes paroles, leur accordent le même sens. Illusion collective ? Peut-être encore, mais comment expliquer, par cette hypothèse, que la signification des propos, flottant dans l’air, apporte éventuellement l’exposé de faits, l’énumération de circonstances, la désignation de lieux que la personne intéressée ne connaît pas encore et dont, postérieurement, une enquête, une vérification garantissent l’exactitude ?

Les trompettes ne se contentent pas de se déplacer dans l’espace. Pour bien préciser l’individu à qui elles s’adressent, elles vont s’arrêter devant lui, à hauteur de son oreille, et parlent sur un cas strictement particulier à l’auditeur ou l’auditrice. Ces paroles sont discernées par tous les membres du cercle évocateur, mais ne concernent que celui qu’elles veulent personnellement informer.
Et celui-ci de déclarer : « C’est bien pour moi, car il m’est fourni des détails qui ne peuvent convenir qu’à moi. » Ajoutons que la manifestation est communément précédée ou suivie par de véritables « caresses », où la trompette s’appuie, s’attarde sur les épaules, sur les mains et le front du spectateur favorisé.
C’est ici la partie la plus incroyable de nos expériences, et nous nous serions personnellement retenu d’en tenir compte si nous n’avions, par nous-même, vérifié la possibilité du phénomène. Il reste néanmoins de ceux qu’il faut voir pour… totalement y croire.